La notion de civilisation est un élément fondamental dans ma recherche artistique. J’ai été longtemps inspiré par les encyclopédies qui renferment les connaissances acquises par les sociétés à une époque précise. Durant les dernières années, J’ai approfondi ses recherches autour des idées de l’archivage, de l’histoire et de la mémoire. C’est par la création d’œuvres regroupant des images ou objets familiers que je tente d’élaborer une nouvelle mythologie basée sur l’humanité elle-même. L’idée de l’encyclopédie a fait son chemin et mon travail actuel rappelle les capsules temporelles où une sélection de données est rassemblée avec des artéfacts de notre présence pour un futur indéterminé. L’humain et la nature qui l’entoure sont des éléments phares dans ma production artistique. Il en découle un questionnement sur la pérennité de nos civilisations. Ce qui semble être à première vue des fictions visuelles se retrouve à la limite entre un passé fragmenté et un futur anticipé. Mes oeuvres se veulent une incursion dans un univers iconographique où chaque oeuvre peut être à la fois un objet de culte et une nomenclature d’une société présente, mais lointaine. L'imagerie encyclopédique caractéristique à cette recherche se dévoile sous forme de pièces détachées, basées sur le principe de deux courants de pensée opposés : le « préservationnisme » (J. Muir) et le « conservationnisme » (G. Pinchot). Faut-il préserver une vision romantique entre l'homme et la nature ou miser sur une perspective utilitariste de la conservation des ressources naturelles? L'image, ici, joue le rôle de la représentation de la mémoire à la fois souvenir et invention. Elle est une source à la fois menacée et intarissable. Mes recherches me poussent à travailler chaque pièce individuellement pour créer un tout, un univers complet ou le 2D et 3D cohabite : une sorte de bibliothèque visuelle.