Je suis corps, je suis chair, je suis corps scientifique. Isabelle Parson s’intéresse au corps et à la matière comme entités premières, cosmiques et universelles. Elle sonde la nature de la matière organique, minérale et synthétique dans leurs formes plastiques, métalliques, translucides ou diaphanes. Elle entrevoit dans dans la transparence et la fluidité du matériau, dans ce qu'il a de plus ou moins saisissable et de concret, l'expression de ce qui est invisible et de ce qui mène à la dissolution d'un tout unique, par réduction de ses composantes. Le corps photographié alors se dissout dans ses particules de lumière, dans ses dégradés, comme l’atome dans l'univers, dans la mémoire photographique aussi, en tant que données. Sa façon de travailler témoigne d'une sensibilité à la matière orientée vers un apparent dysfonctionnement comme lieu de création, de découverte et de nouvelles formes d'appréhension. Sa pratique tient à la fois de l'investigation et d’une approche protocolaire, intuitive et réflexive. Préparés par l'artiste ou trouvés par hasard, les objets et les images sont sélectionnés pour ce qu’ils ont d’évocateur dans la réminiscence des événements de son passé.